12/09/2023

Analyse des sols sur 4 alpages !

Dans le cadre de son plan de gestion, la RNNHCJ a réalisé des relevés phytosociologiques (étude des communautés végétales) en 2022 sur 4 alpages (Vieille Maison, Chenaillette, Gralet et Sorgia) pour estimer un niveau d’eutrophisation de la végétation.

Une végétation eutrophe serait caractéristique d’un fort enrichissement du milieu en matière organique, souvent en lien avec des pratiques humaines comme l’agriculture dans le cas présent, et se caractérise généralement par la dominance de quelques espèces végétales compétitrices et une perte de biodiversité par rapport au milieu d’origine.

A l’inverse, on parle de végétation oligotrophe sur des milieux pauvres en matières organiques, comme par exemple les prairies et pelouses sèches (rien à voir avec les pelouses de nos jardins) qui abritent un grand nombre d’espèces rares spécialisées, et de végétation mésotrophe sur les milieux intermédiaires.

Les relevés ont été réalisés par le Conservatoire Botanique National Alpin sur 16 carrés de végétation de 16m² par alpage. On entend par relevé phytosociologique un inventaire exhaustif de la végétation dans chaque quadrat en précisant le recouvrement en % de chaque espèce.

Les résultats montrent que ces 4 alpages ont un niveau d’eutrophie moyen allant d’oligotrophe à mésotrophe. En regardant plus en détail, des variations apparaissent néanmoins au sein de chaque alpage avec une végétation eutrophe se développant à proximité des bâtiments et des infrastructures où stationne préférentiellement le bétail.

Pour compléter ces analyses de végétation, la RNNHCJ a réalisé des analyses de sol avec le bureau d’étude Elisol.

Le fonctionnement biologique du sol a plus particulièrement été étudié via la composition en nématodes. Ce sont des petits vers présents dans tous les milieux en abondance et dont la diversité en espèces reflète l’état du sol.

La RNNHCJ a utilisé pour la première fois cette méthode. Les relevés sur le terrain doivent encore être améliorés mais il ressort des premiers résultats que les sols ont un relativement bon fonctionnement biologique pour ces 4 alpages.

Les relevés phytosociologiques et analyses de sol montrent que ces 4 alpages sont globalement dans un bon état mais avec des variations à une échelle plus réduite.

Les analyses seront reconduites dans 5 ans pour faire le lien avec une potentielle évolution des pratiques pastorales sur chaque alpage.