Le lynx est un animal territorial. Son territoire s’étend sur de vastes surfaces. Les femelles occupent des domaines vitaux allant de 90 à 180 km² en moyenne, et les mâles de 150 à 300 km², superposant ainsi ceux de plusieurs femelles.
Le noyau principal est localisé dans le massif jurassien, mais il se disperse également dans les massifs montagnards des Vosges et des Alpes. La consolidation de sa présence, notamment dans le massif jurassien, permet l’augmentation de son aire de présence dite régulière. Celle-ci était estimée en 2023 à 15 800 km².
Le nombre de Lynx en France n’est pas réellement connu, car cette espèce fragile ne dispose pas aujourd’hui d’un programme d’estimation de son effectif dans le pays. Des suivis, plus sectorisés, permettent tout de même d’estimer localement les densités de populations. Un suivi mis en place dans le Jura français, entre 2011 et 2014, fait ressortir une densité moyenne d’environ 1 individu pour 100 km², avec néanmoins d’importantes variations locales.
Le massif jurassien regroupe 90% de la population nationale de lynx. la préservation de l’espèce dans la région est primordiale
Lors du dernier suivi lynx par photo-piégeage en 2023, 4 individus ont été identifiés comme utilisant et traversant le territoire de la Réserve naturelle
En 2021, la Suisse estime sur son territoire environ 291 lynx indépendants (subadultes et adultes), dont 69 dans le Jura et 222 dans les Alpes
La collision avec les véhicules est une cause de mortalité importante, notamment chez les jeunes individus. Elles représentent 58 % des cas de mortalité détectés.
Parmi les autres facteurs impactant les populations de Lynx et affectant la viabilité et la survie de l’espèce, peuvent être cités, les tirs illégaux, les maladies, mais aussi la fragmentation des habitats. Ce dernier est un élément limitant, voire bloquant les échanges entre individus, et à terme, ces isolements peuvent entraîner un affaiblissement génétique conséquent de la population. Dans ce contexte, l’acquisition de connaissances (génétique, dérangement …) et le suivi des populations (zones de présence, corridors …) prennent toute leur importance.
Le lynx est un animal strictement carnivore. Il se nourrit principalement d’ongulés (chevreuils, chamois, voire jeunes cerfs), de renards, de lièvres, d’oiseaux, ou encore de rongeurs. Si les espèces prédatées sont très majoritairement sauvages, on peut rencontrer quelques cas d’attaques sur animaux domestiques (ovins, caprins, voire volailles). En 2024, 5 constats de prédation de Lynx ont été effectués dans le département de l’Ain, et 38 dans le département du Jura.
Malgré une relativement bonne acceptation du prédateur dans notre société, des cas de destructions illégales sont toujours à déplorer. Depuis son retour en France, une 15aine de cas ont été recensés, dont 3 en 2020 dans les Vosges et le Jura. Ces destructions peuvent entraîner le déclin de la population et ainsi porter préjudice à cette espèce toujours menacée.
Avec son retour en 1974, différentes mesures de protection ont été mise en place afin de limiter considérablement l’impact du lynx sur les troupeaux : installation de clôture électriques, présence des chiens de protection, mise en place de parcs de regroupement et gardiennage renforcé (berger).
Souvent appelés « Patou », il existe en France plusieurs races de chiens de protection : le Patou (ou Montagne des Pyrénées), le Berger des Abruzzes, ou encore le Kangal.
La présence de ces chiens se révèlent aujourd’hui être l’un des meilleurs moyens pour limiter les attaques. Sur la Haute Chaîne du Jura, deux alpages sont concernés par leur présence : l’alpage du Crozat, du côté du Col de la Faucille, en limite de la Réserve naturelle et l’alpage de Curson-Calame, situé lui en son cœur, du côté du Reculet et du Crêt de la Neige.
Sur ces deux secteurs, les sentiers de randonnée principaux ont fait l’objet de modifications de tracés pour une meilleure cohabitation entre l’activité touristique et agricole et plus de sérénité pour les bergers qui travaillent aux côtés des chiens et des troupeaux.
En ce sens, les usagers de la Réserve naturelle sont invités à respecter les propriétés ainsi que les activités d’autrui, et a adopter les bons comportements en cas de rencontre avec des chiens de protection.
Plus d’informations sur le pastoralisme et les chiens de protection sur la page de la DREAL AURA et celle de Kesako-Pasto.
Contactez la Direction Départementale
des Territoires (DDT) au 04 74 45 63 15
dès que vous constatez un dommage
(animal mort ou blessé), y compris les
week-end et les jours fériés.
L’Office Français de la Biodiversité (OFB),
averti par la DDT, reprendra contact avec
vous pour réaliser le constat de dommage.
Du matériel de renforcement de protection
peut être rapidement mis à disposition des
exploitations touchées par la prédation :
> la DDT : 04 74 50 67 86 ou
ddt-saf-seaf@ain.gouv.fr
> la Réserve naturelle nationale de la Haute
Chaîne du Jura : 04 50 41 29 65 ou
contact@rnn-hautechainedujura.fr