08/09/2017

Génétique : la science au secours du Tétras

En 2015, le Conseil départemental de l’Ain a lancé un plan départemental d’actions en faveur du Grand Tétras et de la Gélinotte des bois.

La Réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura, avec l’appui de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, a été choisie pour piloter les actions de suivi génétique du Grand Tétras. L’objectif ? Connaître davantage cette espèce pour mieux la préserver.

Avec l’aide de partenaires scientifiques (Université de Fribourg, Observatoire des Galliformes de Montagne, Station ornithologique Suisse de Sempach et Parc naturel régional du Chasseral) et techniques (Office National des Forêts, Groupe Tétras Jura et Parc naturel régional du Haut Jura) elle a conçu et mis en œuvre un protocole scientifique adapté à son territoire et au reste du massif jurassien pour qu’il puisse être appliqué par les structures partenaires hors Réserve naturelle.

Cet outil génétique permet :

  • d’évaluer plus précisément les effectifs de population ;
  • de connaître les trajets de chaque individu y compris les déplacements longue distance ;
  • d’analyser le degré de parenté des individus ;
  • d’appréhender le fonctionnement démographique de la population ;
  • de comparer la diversité génétique de la population jurassienne avec celles d’autres régions.

Il s’agit, pour les agents, de parcourir des zones prédéterminées afin de récolter des indices de présence de l’espèce (crottes et plumes). Ce protocole s’applique seulement dans des conditions météorologiques favorables afin de trouver le plus d’indices possibles et d’optimiser le temps passé sur le terrain.

Deux années de récoltes ont permis à l’équipe de la Réserve naturelle de couvrir 26 % des zones à Grand Tétras. 380 échantillons ont été collectés au total et 280 ont pu être analysés avec succès. Cela a déjà permis l’identification de 40 Grand Tétras différents : 23 mâles, 13 femelles et 4 individus de sexe indéterminés.

L’analyse des données de cette étude sera réalisée à partir de 2018, mais de grands déplacements (jusqu’à 20 km)  de certains individus sur la Réserve naturelle ont déjà été constatés. Cela laisse supposer de futurs résultats intéressants en terme de fonctionnement des populations.