23/04/2017

Apollon : Un papillon à ne plus quitter des yeux !

Beau voilier blanc aux ailes ornées de taches noires et rouges, l’Apollon est l’un des plus grands papillons d’Europe : son envergure peut atteindre 8 centimètres ! Il s’agit d’une espèce emblématique des montagnes qui se rencontre essentiellement dans les prairies d’altitude et les éboulis bien ensoleillés. Les adultes ont besoin de la chaleur du soleil pour voler et apprécient le nectar des plantes violacées comme les chardons ou les centaurées.

Jusqu’alors communément observé dès 800 mètres d’altitude, l’Apollon se raréfie aujourd’hui à l’échelle nationale et déserte les parties basses des massifs montagneux en dessous de 1200 mètres. Pourquoi ? La fermeture des milieux provoqués par le déclin du pastoralisme ainsi que le changement climatique sont pointés du doigt par les scientifiques. Les populations présentes en moyennes montagnes, comme dans le massif jurassien ou le massif central, sont devenues particulièrement vulnérables. L’espèce a d’ailleurs d’ores et déjà disparue du massif des Vosges.

La Réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura, située entre 600 et 1720 mètres d’altitude, reste un secteur encore favorable pour l’Apollon. Il est donc intéressant d’étudier de plus près cette espèce sensible, qui pourrait par ailleurs être un indicateur des changements climatiques.

Cette année, le bel Apollon a donc été au centre des interrogations ! Jusqu’à présent non étudié sur le territoire, Léa Joly, volontaire en service civique à la Réserve naturelle, a entrepris un premier travail pour augmenter les connaissances sur l’espèce à l’échelle de la Haute Chaîne du Jura. Objectif de la mission ? Mettre en place un protocole simple pour mieux connaître l’état des populations ainsi que leur fonctionnement.  Des prospections sur le terrain ont donc été réalisées pendant la période de vol du papillon (de fin mai à début août) avec un relevé GPS systématique pour chaque observation d’Apollon.

À l’issue de cette saison, 64 observations ont pu être répertoriées, apportant des premiers éléments de réponse. Cette étape préliminaire « d’état des lieux » devra se poursuivre et s’accentuer l’année prochaine afin d’obtenir des informations plus précises sur l’ensemble du territoire (répartition spatiale de l’espèce, effectifs de population, types d’habitats utilisés, etc.).

Au vu des premiers résultats, les populations présentes sur la Haute Chaîne semblent relativement petites. C’est pourquoi chaque observation compte ! Si vous souhaitez participer à la connaissance de cette espèce, n’hésitez pas à ouvrir l’œil au printemps prochain et nous faire part de vos belles observations.